Marc Thiercelin, quatre participations au Vendée Globe à son actif dont une deuxième place en 1996, annonce le lancement d’un défi fou pour participer à la prochaine édition de l’Everest des mers, en 2028. Il ambitionne de participer en prenant la barre du tout premier IMOCA en bois et fibres naturelles.
Un retour, 20 ans après sa dernière participation, est déjà un défi. Construire un projet compétitif, durable et respectueux de l’environnement le rend encore plus décalé. Ce bateau « incarnera de véritables avancées technologiques » en renouant avec les matériaux naturels tout en respectant les règles de la Classe Imoca, d’après Marc Thiercelin. Fort d’une formation initiale en ébénisterie au sein de l’école Boulle, il veut construire son embarcation à partir de bois, de bambou, de chanvre et de résine biosourcée. « Le bois, c’est un peu comme la mer : à la fois puissant et fragile, c’est de l’univers du vivant », explique celui qui dans sa jeunesse voulait devenir luthier pour « transformer les arbres en instruments de musique ». Son projet vise à « décarboner » la performance, « retrouver l’intelligence des matériaux naturels et de créer un bateau performant en réduisant son impact environnemental ».
« L’innovation ne se trouve pas uniquement dans les technologies “chimiques”, mais aussi dans des matériaux à notre disposition depuis des siècles, l’utilisation des fibres naturelles en compétition est un défi technologique passionnant », précise le marin. Ce projet se veut être aussi un moyen de réinventer le modèle de la performance en matière de construction puis d’utilisation des bateaux. « Les premiers échos sont excellents et me confortent dans ce projet. Je ne doute pas qu’il saura convaincre des annonceurs, par ses dimensions innovante, environnementale, technologique, sportive et humaine. Celle de proposer une alternative innovante avec des matériaux naturels, plus économes, réduisant l’empreinte carbone, tout en étant compétitive. »
Le coût d’un tel projet ? Entre quatre et cinq millions d’euros.