Au siège de l’UNESCO, à Paris, les organisateurs du Vendée Globe ont présenté dix engagements pour l’environnement et la préservation des océans, en présence des 44 candidats et des partenaires à la 10e édition (départ le 10 novembre prochain des Sables d’Olonne).
Ces dix engagements doivent « donner une dimension supplémentaire au tour du monde des héros » et « éveiller les consciences » à la protection de l’environnement, et surtout des océans, selon Alain Leboeuf, le président du conseil départemental de la Vendée et patron du Vendée Globe. Dix mesures rangées sous quatre axes : anticiper, réduire, inspirer, bâtir un héritage positif. La mesure phare est la création d’un fonds de dotation pour financer des travaux de recherches scientifiques pour la préservation des écosystèmes marins en lien avec les skippers, sous la coordination de l’Unesco. « Il faut comprendre les océans pour mieux les respecter. Et certaines mers comme les mers du grand sud sont peu pratiquées », dit le président. Principaux océans visés : ceux des mers du grand sud (Indien et Pacifique).
Sodebo, premier mécène de la fondation
La nouvelle « Vendée Globe Foundation », présidée par Gilles Sallé, président du groupe AMP Visual TV, a été créée avec trois banques : la caisse régionale du Crédit Agricole Mutuel Atlantique Vendée, le Crédit Mutuel Océan et la Banque Populaire Grand Ouest.
Sodebo, partenaire de la course depuis 24 ans en est le premier mécène. « Il s’agit d’apporter notre pierre à l’édifice à ce magnifique projet. Notre accompagnement va largement au-delà de notre partenariat, il y a une forme de responsabilité. Nous allons donc allouer des fonds supplémentaires pour lancer ce fond et j’espère que cela va attirer un certain nombre d’autres mécènes pour accompagner ce beau projet et fédérer autour de ce fond de nombreuses entreprises », déclare Patricia Brochard, co-présidente de Sodebo.
Certains marins, comme Fabrice Amedeo (Nexans – Art & Fenêtres), embarquent déjà des petites stations météorologiques et des instruments capables d’analyser la qualité de l’eau, la biodiversité et la présence des micro plastiques. L’ancien journaliste au Figaro devenu ensuite skipper professionnel, a installé trois capteurs sur son bateau. « Le premier capteur mesure le CO2, la salinité et la température dans les océans. Il permet de mieux comprendre les conséquences du réchauffement climatique sur l’océan. Un deuxième capte la pollution plastique dans les océans, tandis que le troisième est un capteur d’ADN environnemental qui mesure la biodiversité, les organismes vivants présents au moment de mon passage. Un capteur, c’est 150.000 €. Ils sont financés par mes partenaires. Cet engagement pour la préservation des océans demande beaucoup de travail en plus qui vient perturber la performance et l’aventure, car il peut être un frein sur l’eau, mais il peut être aussi une aide pour trouver des sponsors », souligne le skipper. S’il sera fortement recommandé à ceux qui n’en ont pas encore d’en embarquer lors de la 10e édition. Ces dispositifs chargés « d’améliorer la compréhension du climat et de juger de l’état des océans » seront obligatoires en 2028.
Une 11e édition qui marquera également l’interdiction des énergies fossiles, et donc du gazoil chargé de faire fonctionner les moteurs thermiques qui servent à recharger les batteries ou en cas de problème de sécurité. « Ce sera un symbole fort », estime Alain Leboeuf qui a annoncé également des mesures pour réduire l’impact carbone de l’événement et du déplacement des centaines de milliers de spectateurs (63% du bilan). Ticket TER à 5 €, offre élargie de TGV, disparition des bouteilles plastiques sur le village, tri et recyclage… Il annonce également un volet plus éducatif chargé de sensibiliser le grand public qui suit le Vendée Globe sur la préservation des océans. Les organisateurs du Vendée Globe veulent se servir de la popularité de l’épreuve et des navigateurs pour sensibiliser le grand public qui suit leurs exploits en mer. « La première motivation sur le Vendée Globe, c’est le sport, on est des compétiteurs, mais c’est aussi une belle opportunité, et une énorme motivation en plus, d’aider à la préservation des océans. Cela donne du sens à nos projets », estime l’Allemand Boris Herrmann (Malizia – Seaexplorer).
MS Amlin poursuit son engagement jusqu’en 2025
MS Amlin, l’un des leaders dans l’assurance des risques d’entreprise en dommages aux biens, responsabilité civile et maritime/transport, prolonge son association avec le néo-zélandais Conrad Colman en l’accompagnant jusqu’à la Transat Jacques Vabre 2025 et en devenant co-namer de l’Imoca. Premier skipper à boucler un Vendée Globe sans énergies fossiles en 2017, Conrad Colman est encore à la recherche de partenaires, dont un co-namer à MS Amlin, avant le départ du prochain Vendée Globe.