Durant la trêve internationale, le Stade Toulousain et le Racing Métro participeront du 4 au 9 novembre à un stage à Hong-Kong à l’issue duquel les deux équipes s’affronteront en match amical. L’occasion pour les dirigeants des deux clubs de déployer une grande opération de séduction auprès des décideurs locaux. A lorigine de ce déplacement stratégique, Philippe Spanghero, directeur de Team One Groupe, nous en expose les enjeux.
C’est la première fois que le rugby des clubs va s’exporter en Asie, précise le président du Stade Toulousain Jean-René Bouscatel. Ce qui est devenu banal pour les clubs de football, anglais et espagnols notamment, pourrait le devenir pour le rugby professionnel si l’expérience s’avère concluante. Toulouse et le Racing-Métro 92 profiteront de la trêve internationale (tournées d’automne) pour disputer un match à l’Aberdeen Stadium (environ 9.000 places), le 9 novembre. D’habitude prompt à critiquer le calendrier, Guy Novès, le manager de Toulouse, ne trouve cette fois rien à redire sur un déplacement à près de 10.000 km de la France. J’ai réfléchi aux conséquences et aux incidences d’une telle proposition et j’ai trouvé la proposition très intéressante sur le plan sportif, a-t-il souligné. Ce n’est pourtant pas un voyage dagrément. Toulouse et le Racing comptent défricher une terre quasi vierge pour le rugby. A l’origine du projet, on trouve l’équipe de Team One. La régie commerciale du champion de France Castres Olympique a ouvert un bureau à Hong Kong. Elle fait le pari du développement du rugby dans un lieu fort d’une communauté britannique (20.500 résidents) et française (16.500 résidents) importante. Nous misons sur l’attraction du Top 14, ajoute Philippe Spanghero. Tout reste à faire cependant pour le rugby à XV dans cette ancienne colonie britannique, davantage tournée vers le rugby à VII, prochainement sport olympique à Rio. C’est pour cette raison que le risque n’a pas été pris de retenir le Hong Kong Stadium (40.000 places), habitué des joutes de l’IRB Seven World Series, pour la confrontation. Le championnat de France de rugby est devenu le premier au monde. Le Stade Toulousain et le Racing-Métro sont des marques fortes et concernent des villes, Toulouse et Paris, qui parlent à l’international, détaille Philippe Spanghero.
Natixis partenaire
Cette tournée permettra de rencontrer de potentiels partenaires pour les clubs et de trouver un nouveau développement commercial. Nous devons nous rapprocher du marché asiatique et japonais avant la Coupe du monde de rugby en 2019, estime Jean-René Bouscatel. Avec le commerce en ligne nous exportons dans le monde entier. Nous sommes là pour répondre à une problématique marketing et commerciale pour les clubs en les aidant à développer leur recette de sponsoring et à trouver de nouveaux débouchés, ajoute le responsable de Team One, de retour de Hong Kong afin de préparer le rendez-vous. Il y a des parts de marché à pendre, juge-t-il, rappelant que Hong Kong offre une ouverture sur l’Asie. Cette opposition a été rendue possible par le partenariat conclu avec Natixis. Le sponsor principal du Racing s’est engagé pour deux éditions. Il est certain que le Racing Métro reviendra, mais pas forcément à Hong Kong, précise le directeur de Team One. L’agence assume le risque en prenant en charge les frais inhérents à cette tournée. En plus des joueurs et du staff technique, plusieurs responsables vont effectuer le voyage pour une délégation de 40 personnes par club. Soit un budget compris entre 550.000 et 700.000 euros. Outre l’apport de Natixis et la billetterie, des sponsors supports sont attendus pour la soirée de gala sur place ou les stages organisés en marge du rassemblement des deux équipes. La cession des droits de retransmission est aussi en cours de négociation. Un pas de plus dans la mondialisation du Top 14.