Pour la première édition de son classement Sport et Soft Power, SKEMA Publika classe en tête les États-Unis, devant le Royaume-Uni et la France. L’outil vise à créer un classement mondial des pays exerçant l’influence la plus forte au moyen du sport.
Affilié à SKEMA Business School, SKEMA Publika est un think tank international ayant pour objectif « d’anticiper les transformations sociétales et géopolitiques de demain ». La dernière étude publiée porte sur la relation entre le sport et le soft power, dans l’optique de créer un classement mondial des pays exerçant l’influence la plus forte dans ce domaine. En effet, le premier génère de grandes attentes de la part des États. Il s’impose à la fois comme un secteur économique clé et un levier politique et géopolitique. Le soft power se mesure à travers la capacité d’un pays à atteindre ses objectifs en privilégiant la séduction. Il est multidimensionnel et tacite par nature, ce qui rend son évaluation complexe. Établi avec la participation de soixante experts internationaux, dont Simon Chadwick, Paul Widdop et Claude Revel, ce premier classement recense vingt-cinq nations ayant su renforcer leur attractivité grâce au sport. Réalisé sur toute une année, l’étude repose sur dix critères d’évaluation.
Surprise, alors que les États du Golfe apparaissent en première ligne depuis plusieurs années après avoir renforcé leurs investissements dans les clubs internationaux et l’organisation de grandes compétitions, ils ne sont pas les mieux notés par les experts. En plus de classer les pays, les experts ont pu laisser des commentaires pour expliquer la logique derrière leurs choix. Selon les retours, les puissances sportives traditionnelles comme les États-Unis, le Royaume-Uni (avec la Premier League et la présence de la majorité des écuries de Formule 1 notamment) et la France, pays d’accueil des Jeux olympiques et paralympiques en 2024 en plus de sa tradition d’organisatrice d’événements internationaux comme Roland-Garros ou les 24 Heures du Mans, conservent leur prestige. Mais les approches stratégiques des nations émergentes sont de plus en plus reconnues. Les experts ont identifié l’Arabie Saoudite et le Maroc comme des puissances émergentes, soulignant leur capacité à mobiliser une planification stratégique et des investissements ciblés afin d’accroître leur influence. Leurs réponses révèlent qu’un soft power efficace combine plusieurs composantes : une forte présence sur les réseaux sociaux et un engagement numérique, des ressources financières, une planification stratégique à long terme, une authenticité culturelle et des capacités d’engagement mondial. Autant de raisons pour lesquelles les États-Unis sont reconnus en tant que première nation en matière de soft power sportif. Grâce à ses athlètes, les États-Unis disposent d’une aura internationale exceptionnelle sur les réseaux sociaux. De plus, leur domination est totale dans de nombreuses disciplines, ils détiennent des droits de diffusion et des ligues nationales de premier plan, disposent d’une excellente stratégie de soft power et exercent une influence considérable via des programmes de diplomatie sportive. Par ailleurs, le département d’État envoie des athlètes à l’étranger et organise des camps sportifs. Enfin, le pays accueille des événements sportifs majeurs (comme la prochaine Coupe du monde de football en 2026, avant les Jeux olympiques de Los Angeles 2028), son empreinte commerciale est importante et le gouvernement investit dans la diplomatie sportive.
Les experts des pays occidentaux ont privilégié l’importance des ligues implantées et de l’infrastructure, tandis que ceux des États du Golfe soulignent le caractère déterminant des investissements stratégiques et de l’organisation de compétitions. Les experts asiatiques favorisent quant à eux l’expansion de l’influence reposant sur la planification stratégique et le développement des infrastructures. Enfin, les experts africains considèrent le potentiel et les nouvelles approches stratégiques comme des composantes essentielles d’une stratégie de soft power performante.
Les positions sont loin d’être figées alors que des disciplines comme le football et le basketball dominent les débats aujourd’hui : tous les pays du top 10 jouent un rôle clé dans l’une ou l’autre de ces disciplines, voire les deux. Les résultats olympiques jouent également un rôle majeur. Mais quid des autres sports ? La Thaïlande mise sur les sports de combat, tandis que le cricket indien semble à l’aube d’une expansion internationale.
Top 25
1. États-Unis
2. Royaume-Uni
3. France
4. Chine
5. Allemagne
6. Australie
7. Italie
8. Espagne
9. Brésil
10. Japon
11. Russie
12. Afrique du Sud
13. Canada
14. Argentine
15. Qatar
16. Arabie saoudite
17. Pays-Bas
18. Inde
19. Corée du Sud
20. Portugal
21. Emirats arabes unis
22. Norvège
23. Mexique
24. Turquie
25. Nouvelle-Zélande