L’édition 2001 du Tour de France a attiré de nombreux spectateurs sur France Télévision, mais l’audience est en baisse par rapport aux éditions précédentes. Armstrong domine-t-il trop l’épreuve ?
L’après-midi, France Télévision a raflé la mise avec la diffusion des étapes du Tour de France. Valeur sûre du petit écran, 3,5 millions de téléspectateurs, en moyenne, étaient présents devant leur petit écran pour suivre les trois heures de direct proposées quotidiennement.
Le Tour a assuré à France Télévision des parts d’audience (appelées aussi PDA) moyenne de 44 %, avec des pics à 65 % sur les derniers kilomètres !
Mais comparativement aux années précédentes, l’audience est en baisse ! En 2000, le Tour avait rassemblé 3,85 millions de téléspectateurs par jour (48,8% de PDA), 3,80 en 1999 (51 %), 3,60 en 1998 (45%), 4,4 en 1997 (57 % de PDA, record). Comme on le voit, la progression de l’audimat s’est arrêtée. Erosion passagère, désintérêt du public, plafond atteint, phénomène d’usure, répercussion des affaires de dopage ?
Le dopage peut-être une explication. En 1998, avec l’explosion de l’affaire Festina, on prédisait la mort du cyclisme et du Tour de France. Depuis, on pu constater qu’il n’en était rien, même si des sponsors (Crédit Lyonnais en tête) s’interrogent sur la continuation de leurs actions autour de la petite reine. Le directeur des sports de France Télévision, Charles Biétry, s’est lui-même posé la question. Il a confié s’être longuement interrogé sur son engagement dans une compétition marquée par le scandale du dopage. Je me suis posé cette question toute l’année : va-t-on faire le Tour. Le public s’est-il lui aussi posé la question ? L’opération coup de poing menée par les policiers italiens lors du Giro, à quelques semaines du Tour, a révélé que les moeurs n’avaient guère changé dans le peloton.
Selon Charles Biétry, l’érosion constatée cette année s’explique par l’heure de direct supplémentaire nouvellement programmée en début d’étape et moins suivie que les autres. Pour retrouver ces sommets d’audience, il faut qu’un Français dispute la victoire finale.
La domination de Lance Armstrong a sans doute joué. En connaissant dès le départ le nom du futur vainqueur, le public n’avait que peu d’intérêt à suivre cette 88e édition. Armstrong était archi-favori, il a tout écrasé sur son passage. C’est bien connu, on ne parle jamais des trains qui arrivent à l’heure…
Qui plus est, depuis plusieurs années aucun Français ne peut prétendre à la victoire finale. Et la tendance n’est pas près de s’inverser.
Il faut néanmoins attendre l’édition 2002 du Tour de France pour savoir si la Grand Boucle connaît un véritable essoufflement ou un simple coup d’arrêt.