Porte-drapeau de la délégation française aux Jeux paralympiques de Paris 2024, Alexis Hanquinquant fait part de ses questionnements quant à l’héritage des Jeux. Il invite les partenaires à maintenir leurs investissements.
Invité sur RMC, Alexis Hanquinquant pousse un coup de gueule. Quatre mois après la fin des Jeux olympiques de Paris 2024 et trois après celle des paralympiques, il lance appel à rester mobilisé pour continuer à faire briller le sport français. Le triple médaillé d’or en paratriathlon déplore la frilosité des sponsors. « C’est le rôle de porte-drapeau que j’assume plus longtemps », explique-t-il. « J’ai beaucoup de retours d’athlètes qui se posent beaucoup de questions sur la continuité des Jeux et l’héritage qu’on va y laisser. Les athlètes ont envie de continuer sur cette même passion, et cette même détermination. Les sponsors doivent répondre présent pour continuer à briller sur les Jeux d’hiver 2026 et les Jeux d’été 2028 à Los Angeles. »
« La plupart des athlètes, comme moi, avions des contrats jusqu’au 31 décembre 2024 », explique-t-il. « Beaucoup d’athlètes se sont dits qu’une médaille allait changer les choses. Elle a été très bonne à recevoir cet été mais les choses se tassent un peu, les entreprises mettent du temps à voir leur stratégie pour les années futures et ne réinvestissent pas forcément dans le sport. J’ai des partenaires sur qui je peux compter, comme la Matmut. Beaucoup d’athlètes se posent beaucoup de questions. Le post-Jeux a été très compliqué à gérer. Beaucoup d’athlètes sont en déprime, ont du mal à se remobiliser, à repartir. »
La marche arrière opéré par le précédent gouvernement, dont celle des deux heures de sport supplémentaires par semaine au collège a marqué les esprits. « Pendant les Jeux, on a beaucoup parlé d’héritage et dire que ça devait perdurer bien au-delà de Paris 2024 », poursuit-il. « Le gouvernement en avait aussi beaucoup parlé. A la rentrée, voir qu’on a annulé les deux heures de sport supplémentaires par semaine au collège, ce sont des décisions qui sont regrettables. Où est l’héritage des Jeux 2024 ? »
Il conclut sur la difficulté de digérer la fin de l’évènement pour certains athlètes, amplifiée par un certain désintérêt des partenaires. « Le contrecoup est général », remarque-t-il. « Les Français ont été passionnés par les JO cet été. La rentrée de septembre a été brutale avec tout ce qui se passe aux alentours. Ça l’est encore bien plus pour les athlètes. Les émotions sont montées tellement haut, la redescente est un peu violente. Le soutien des partenaires, des entreprises sera inévitable pour repartir tous ensemble, collectivement pour faire briller le drapeau bleu-blanc-rouge. »