Le Paris SG terminera sa saison sur un déficit, comme chaque année depuis une décennie. Incapable de résorber une situation qui perdure depuis trop longtemps, le club parisien vit d’expédients. Après les actionnaires et les banques, c’est au tour de Sportfive de voler au secours du PSG. En échange d’une avance sur recettes de 10 millions d’euros, le club de la capitale et l’agence de marketing sportif devraient signer un nouveau bail pour les dix prochaines années.
Bien sûr, le Paris SG ne possède ni un propriétaire nommé Roman Abramovich, ni le foncier d’un Real Madrid pour amortir les périodes creuses. Mais tout de même, quand on s’appelle Paris, qu’on dispose de la plus belle enceinte sportive de France, du bassin de population le plus élevé aussi, on devrait être capable d’en tirer quelques recettes, non ? Sans parler des opérations de transferts. Le Brésilien Ronaldinho n’a-t-il pas porté les couleurs parisiennes ? Pourtant, le Paris SG n’arrive toujours pas à équilibrer ses comptes. Les finances parisiennes ont donc besoin d’argent frais. D’après Le Parisien, le répit viendra de Sportfive. La filiale spécialisée dans le marketing sportif de Lagardère va prêter, pardon avancer, dix millions d’euros au Paris SG. En échange, les dirigeants parisiens s’apprêtent à renouveler le contrat liant le club à Sportfive pour dix ans, alors que l’actuel accord courait sur six ans. Durant ce laps de temps, Sportfive garantit également au PSG un minimum annuel d’environ 20 millions d’euros sur le plan du sponsoring et de l’hospitalité (la location des loges en particulier) au Parc des Princes.
Stratégiquement, l’accord n’est pas neutre puisque le PSG réfléchissait sérieusement à gérer lui même le sponsoring et l’hospitalité. Ce faisant, la direction du club, malgré ses bons résultats sportifs cette saison, confirme le besoin urgent de cash. Le club aurait également obtenu un délai pour rembourser la banque Natixis d’un prêt de dix millions d’euros consenti en avril 2008. Le PSG avait jusqu’au 31 mars pour rembourser.
La recherche d’un nouvel actionnaire pour remplacer la banque Morgan Stanley devient donc urgente. Le PSG va finir par épuiser toutes ses lignes de crédit. Mais à 50 millions d’euros, le prix minimum demandé pour la cession de 33% des parts de Morgan Stanley, les acheteurs ne se bousculent pas en ce moment. Le PSG est donc entré dans un cercle vicieux où l’emprunt sert à compenser les pertes mais pas à développer le club. Le PSG se refuse pour l’instant à évoquer l’hypothèse de vendre ses joueurs dont la valeur marchande pourrait stopper l’hémorragie. Quitte à revoir les ambitions sportives à la baisse pour quelques saisons. Un mal pour un bien, en somme.
La démarche du Paris SG n’est pas une première. Depuis plusieurs mois, Sportfive s’impose comme le principal partenaire des clubs professionnels après les chaînes de télévision. Le dernier en date s’appelle Toulouse. L’agence de marketing sportif a signé un accord avec le club de Ligue 1 pour neuf saisons à compter de la saison prochaine. Dans le cadre de cette convention, Sportfive gérera l’intégralité des droits marketing du TFC. Même l’Olympique Lyonnais a fait appel à ses services et à son savoir faire pour développer son projet de stade. Et là encore, Sportfive a versé une avance. Mais la comparaison s’arrête là. Si l’OL l’a fait, c’est pour accélérer son développement. A ce titre, Sportfive s’est engagé à verser une commission de 28 millions d’euros pour partenaire commercial du club lyonnais. Les deux parties ont conclu une entente sur dix ans qui démarrera à compter de la livraison du futur grand stade. Les droits acquis par Sportfive couvrent le marketing, le naming, les relations publiques, le programme d’hospitalité, le sponsoring maillot du club, etc. En plus du droit d’entrée, payable en quatre fois jusqu’en 2010, Sportfive garantit des recettes additionnelles d’au moins 450 millions d’euros sur la période à l’OL. Un montant sur lequel, le club percevra 78,5% !