La fusion des deux bouquets numériques italiens Stream et Telepiù (prononcez Télépiou) risque de mettre fin à la surenchère pratiquée en Italie pour l’acquisition des droits TV.
Les clubs italiens sont inquiets. Les mauvaises nouvelles s’amoncellent avec une régularité étonnante depuis plusieurs semaines sur le Calcio. Alors que les clubs sont éliminés depuis longtemps des coupes européennes, que les affaires de faux passeports, de dopage éclaboussent le meilleur championnat du monde, ils doivent maintenant s’inquiéter de leurs futurs budgets. La fusion annoncée (la Commission Européenne doit encore donner son aval) entre les deux bouquets numériques Stream, détenue à 50-50 par Telecom Italia et NewsCorp, le groupe de Rupert Murdoch, et Telepiù, filiale de Canal +, pourrait bien signifier la fin de la surenchère dans le football italien.
Le sport, et plus particulièrement le football, étant avec le cinéma la principale cause d’adhésion à une chaîne à péage, les deux bouquets ont dépensé sans compter afin de s’assurer la retransmission en exclusivité des principales écuries transalpines. Ainsi Telepiù a déboursé 1,4 MdF pour acquérir les droits de 11 clubs de Serie A et de 14 de Serie B. Stream n’est pas resté pas en reste avec une dépense estimée à 1,15 MdF pour 7 équipes de Serie A et de 6 de Serie B ! La concurrence a parfois du bon. Les clubs récoltent ainsi entre 150 et 300 MF chacun par saison (le champion de France ne perçoit lui que 100 MF). Naples avait su parfaitement en profiter. Remontée en Serie A, la formation transalpine avait fait annuler par la justice en août 2000, son contrat de 100 MF avec Telepiù pour s’engager avec Stream pour 200 MF !
Malgré leurs efforts, les deux bouquets perdent de l’argent. Beaucoup d’argent. La filiale de Canal + accuse une perte de 1,35 MdF avec ses 1,7 millions d’abonnés. Son concurrent est aux abois. Avec 800.000 abonnés, Stream a perdu 2 MdF ! Trop, c’est trop. Pour Jean-Marie Messier, président de Vivendi Universal et propriétaire de Canal +, et Rupert Murdoch il faut arrêter cette fuite en avant. Solution retenue par les deux magnats : la fusion des bouquets.
Une issue qui n’enchante guère les clubs transalpins. Avec un seul interlocuteur, fini les enchères et les négociations. En cas d’accord de l’Union Européenne, les budgets pourraient être revis à la baisse pour les prochaines saisons.
Les clubs détenus par Stream et Telepiù
Telepiù
– Atalanta, Bari, Bologne, Brescia, Inter de Milan, Juventus de Turin, Milan AC, Perugia, Reggina, Verone et Vicenza (Serie A)
– Cagliari, Chievo, Cosenza, Empoli, Genoa, Monza, Pescare, Piacenza, Pistoiese, Ravenne, Salernitana, Ternana, Trevise et Torino (Serie B)
Stream
– Fiorentina, Lazio de Rome, Lecce, Naples, Parma AC, AS Roma et Udinese (Serie A)
– Venise, Sampdoria de Gêne, Ancone, Crotone, Cittadella et Siene (Serie B)