Jacques Lambert, ex-directeur général de la Fédération française de football, aujourd’hui à la tête du comité d’organisation de l’Euro 2016, est désigné personnalité du Sport Business 2010, prix décerné par un panel d’acteurs de l’industrie du sport, pour avoir conduit avec succès la candidature de la France à l’organisation de la compétition. Il s’est confié à Sponsoring.fr.
Etes-vous étonné de recevoir une distinction liée au sport business ?
Avec le recul : non ! Dans la mesure où incontestablement quand on regarde la logique du prix de récompenser une personne ou à travers la personne, une action ou un événement qui va créer de la valeur de façon durable pour l’économie du sport. L’obtention de l’organisation de l’Euro 2016 s’inscrit dans cette ligne. Ce prix a pour autant une vraie signification pour moi. Il représente une forme de reconnaissance professionnelle parce que c’est une décision prise par les représentants de l’industrie du sport. Mais au-delà de ma satisfaction personnelle, j’éprouve de la fierté pour la petite équipe, qui auprès de Jean-Pierre Escalettes et sous ma direction a travaillé dur pour arracher l’Euro 2016.
A cinq ans de l’événement, comment avance le dossier ?
Les projets avancent confor-mément au calendrier. Il y a ici où là quelques contingences politiques dont la presse a pu se faire écho, mais rien d’inquiétant. Le projet dans son ensemble est une opportunité économique globale que la France doit saisir. C’est la modernisation d’une dizaine d’enceintes sportives et donc des retombées directes pour les clubs qui en seront les utilisateurs. Mais ce que l’on sait depuis 1998 c’est que la réussite d’un événement de cette nature et la réussite si possible de l’équipe nationale sont propices au développement du football dans son ensemble. L’Euro 2016 sera une petite Coupe du monde avec 51 matches et 24 équipes. Nous allons capitaliser sur l’expérience de la Coupe du monde 1998 enrichie par l’organisation des Mondiaux d’athlétisme 2003 et de la Coupe du monde de rugby en 2007. Il y a une communauté des organisateurs en France, on échange beaucoup sur nos savoir-faire respectifs.
Quelle est votre vision de l’économie du sport et du sport business aujourd’hui ?
C’est un vrai pan significatif de l’activité économique. Le business, c’est une excroissance qui est devenue incontournable du sport de haut niveau et professionnel. Et, c’est aujourd’hui à travers les sponsors et les partenaires que les sports moins médiatisés que le football en particulier et les sportifs qui ne bénéficient pas de visibilité peuvent être financés. Mais elle reste une activité en croissance soumise à de forts aléas, car les investissements consentis par les annonceurs comportent une part de risque, celui du résultat individuel ou collectif. A ce titre, elle nécessite de la régulation. Il faut notamment protéger l’équité des compétitions.
Pascale Baziller