Les Girondins de Bordeaux lancent une nouvelle identité graphique, fruit d’un travail «depuis plus d’un an» et «axe fort du développement marketing du club». Une nouvelle cause de crispation avec les Ultramarines, principal groupe de supporters bordelais, avec qui la rupture est consommée. Comme avec le nouveau maire…
«C’est le neuvième de l’histoire du club, il n’avait pas changé depuis 20 ans, explique Frédéric Longuépée, président des Girondins, dans Sud Ouest. C’était le bon moment pour le faire évoluer. Ce n’est pas une lubie du président mais le reflet d’une stratégie, une volonté, une ambition pour la décennie qui s’ouvre. La stratégie s’appuie sur trois piliers. Le premier est sportif : de l’Académie à l’équipe première, nous devons être performants. Le second est régional : il vise à développer notre ancrage territorial plus profondément dans la Région Nouvelle-Aquitaine et prend tout son sens avec «Girondins». C’est un terme qui s’est enrichi d’exploits, de valeurs pour devenir la traduction d’un «esprit Girondins». Le troisième est un axe plus global qui vise, à terme, de nouveaux territoires qui s’ouvrent au football : l’Asie, avec la Chine en particulier, et l’Amérique.»
Pour le dirigeant, le nouveau logo «respecte les fondamentaux du club : le blason, le scapulaire, la date, le terme Girondins et Bordeaux car on souhaite capitaliser sur le prestige de cette ville». Les supporters pensent l’inverse. Outre le choix de mettre en évidence Bordeaux plus que Girondins – comme le PSG en 2013 pour faire ressortir Paris -, le point de discorde est l’articulation en «Bordeaux Girondins». Le marine et blanc (surnom des joueurs bordelais) se voit modifié avec l’apparition de différents tons de bleus ainsi que du doré.
Lors d’une démonstration de force dans les rues de Bordeaux, des ultras ont réclamé le départ de King Street, le propriétaire. À peine élu, le nouveau maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, a pour sa part demandé le départ de Frédéric Longuépée : «Ce qu’il faut dire à King Street, c’est qu’ils ont mis un président qui s’est mis à dos tous les supporters. (…) Un patron de club ne peut pas se permettre de se mettre à dos ses propres supporters et le maire de la ville. Ça ne peut plus durer!» Et d’ajouter qu’il percevrait le maintien de Longuépée comme une «déclaration de guerre à l’encontre du maire de Bordeaux».