On ne parle que de lui. Videdressing.com, le 1er vide dressing communautaire, explose depuis quelques mois. Fort de 50.000 à 100.000 visiteurs uniques par jour, le site envisage l’avenir en grand. Son président et cofondateur, Renaud Guillerm, souhaite multiplier le nombre d’articles de sport de seconde main et, pourquoi pas, envisager des partenariats publicitaires avec de grands équipementiers. Présentation.
-Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
-Je suis Renaud Guillerm, cofondateur du site videdressing.com que j’ai lancé avec ma compagne il y a 13 mois. Avant de me lancer dans cette aventure, j’étais Directeur fiscal d’un laboratoire pharmaceutique, après une formation en Gestion, Finances puis Fiscalité. J’ai travaillé pendant 10 ans dans le secteur fiscal avant de prendre ce virage à 180° et d’opter pour internet et la mode.
-Videdressing.com, c’est quoi ?
-C’est un site d’achats-ventes de vêtements et accessoires de mode entre particuliers. On met en relation des vendeurs, et plus particulièrement des vendeuses, qui veulent vider leur dressing, et des acheteurs ou acheteuses qui sont à l’affût de bonnes affaires. On est le premier site qui a décidé de verticaliser le marché du C to C en choisissant le créneau de la mode, qui est un créneau très important et qui demande vraiment une approche particulière. Avant qu’on arrive sur le marché, on ne pouvait acheter et vendre des vêtements de seconde main que sur les supermarchés du C to C (ebay, priceminister, le bon coin, Ndlr). Videdressing.com est la boutique spécialisée sur le web pour les vêtements et accessoires de mode.
-Comment vous-est venue l’idée de créer ce site ?
-C’est ma compagne, Meryl, qui a eu l’idée de ce site. C’est vraiment l’idée d’une femme! Elle est américaine, est venue en France pour ses études et a travaillé chez L’Occitane et chez Chanel. C’est dans ce contexte qu’elle a découvert les ventes privées parisiennes avec ses collègues. Elle a commencé à acheter pas mal de vêtements et à remplir son dressing qui s’est mis à exploser… Le manque de place l’a incité à réfléchir à un moyen de vider son dressing. Elle s’est d’abord renseignée sur les dépôts-ventes de quartiers, sans grande conviction (refus de certains articles selon les saisons, commission de 50%, etc.). Son choix s’est donc naturellement porté sur le web… Et là, stupéfaction. Il n’existait que des supermarchés C to C. Vendre une robe ou une paire de baskets entre une tondeuse à gazon et une voiture ou des jeux vidéos n’avait vraiment rien de sexy. Cette absence de site spécialisé, à l’exception de quelques blogs qui avaient créé des parties videdressing sur leurs pages, lui a donné l’idée de créer videdressing.com.
-On trouve naturellement des articles de sport sur videdressing. La part sport est-elle importante ?
-C’est encore une niche, mais ce sont des articles sur lesquels nous misons beaucoup. Chez les femmes, nous trouvons environ 350 articles de sport. Chez les hommes, une cinquantaine à peine. Je ne tiens pas compte ici des chaussures de sport. Comparés aux 70 000 articles proposés sur videdressing.com, cela représente un très faible pourcentage. Reste que la partie sport est vouée à se développer. Le site étant très positionné mode haut de gamme, les gens n’ont pas forcément le réflexe de venir y vendre leurs articles de sport. De même que les acheteurs, en quête d’un vêtement pour aller courir par exemple, ne s’imaginent pas pouvoir trouver sur le site des articles qui les satisferont. A nous de nous faire connaître et de renverser cette tendance. Il y a de la place pour tout le monde.
-Avez-vous des contacts avec certains équipementiers ?
-On est en relation avec Nike et Lacoste, sur les questions de contrefaçon. On a une politique anti-contrefaçon très forte sur videdressing.com. C’est vraiment au coeur de notre business model, notamment parce qu’on voulait se démarquer d’ebay. Nous voulions ouvrir un service où l’acheteur se sente protégé. Instaurer un système de garantie contre la contrefaçon que l’on ne retrouverait nulle part ailleurs. D’où la mise en place d’un système à deux niveaux qui passe d’abord par l’identification des produits. On a une collaboratrice, formée par les marques, qui inspecte les articles mis en vente et supprime les produits suspects. Néanmoins, si un produit passe entre les mailles du contrôle, une garantie satisfait ou remboursé peut être actionnée pour n’importe quelle raison. Nous sommes le seul site à la proposer. Cette garantie peut être exercée par exemple quand l’acheteur a un doute sur l’authenticité d’un produit. Imaginons : Vous achetez une paire de Nike, vous pensez qu’elles sont fausses, vous nous les renvoyez et nous vous remboursons immédiatement. Ensuite, nous les ferons authentifier avec l’aide de la marque. Si les baskets ne sont pas des contrefaçons, nous les remettrons en vente pour le compte du vendeur… qui n’aura pas été inquiété. Ce partenariat avec Lacoste ou Nike était important, surtout quand on sait que 90% des articles contrefaits, saisis en douanes, sont des produits Nike.
-Quelques chiffres concernant le trafic du site, le montant des transactions quotidiennes ?
– Le mois dernier (Février, Ndlr.), nous étions à 200 000 visiteurs uniques par mois. Actuellement, nous avons une fréquentation qui est comprise entre 50.000 et 100.000 visiteurs uniques par jour. Notre passage à l’émission Capital, sur M6, a boosté l’audience. L’effet Capital va bien entendu s’estomper mais pour entretenir cet élan, nous mettons en place des partenariats avec des gros sites médias. En termes de transactions, nous étions à 3.000 euros par jour au mois de février. Mars s’annonce prometteur avec des transactions quotidiennes oscillant entre 10.000 et 15.000 euros.
-Il n’y a aucune publicité sur votre site… J’imagine que c’est un choix. Cela peut-il évoluer ?
-C’est un choix… mais qui peut évoluer, oui. On est en train de réfléchir à des emplacements sur le site qui seraient réservés à des annonceurs. Bien entendu, la publicité sera en accord avec les marques présentes chez nous. Présenter le dernier parfum de chez Dior ou la dernière basket Nike sur le site aura du sens. Donc, oui. Pourquoi pas. Je précise que notre business model, ce n’est pas la publicité. Mais la commission sur chaque transaction qui est de 10% (Commission la moins élevée par rapport aux généralistes ou aux sites concurrents, Ndlr.).
-Quelles sont vos perspectives de développement ?
– Elles sont de deux sortes. La première, c’est de devenir un acteur incontournable sur le web en France. On veut devenir la plate-forme spécialisée de référence dans la vente ou l’achat de vêtements et accessoires de mode de seconde main. Par ailleurs, nous lançons videdressing.com au Brésil en mai (5ème marché de e-commerce dans le monde, Ndlr.), sous forme de franchise. Les marchés UK, américain et asiatique nous séduisent aussi.
http://www.videdressing.com/homme
Videdressing.com en chiffres
8 salariés
50.000 à 100.000 visiteurs uniques par jour
70.000 produits déposés sur le site
Entre 10.000 et 15.000 euros de transactions quotidiennes en mars
Commission : 10%
Volume d’affaires pour l’année 2010 : 500 000 euros
volume d’affaires prévisionnel pour 2011 : 3 millions d’euros