La Ligue de football professionnel (LFP) n’a pas tardé à réagir. Frédéric Thiriez dénonce un amendement triplement incohérent de la Commission des finances du Sénat visant à plafonner le droit à l’image collective (DIC) des sportifs professionnels. L’amendement du sénateur socialiste Michel Sergent (Pas-de-Calais) porte ce plafond à 41.595 euros bruts par mois, soit le salaire moyen des footballeurs de la Ligue 1 en 2007-2008, et limite le bénéfice du DIC aux rémunérations versées avant le 30 juin 2012, ce qui permettrait que la question de la suppression du DIC soit alors posée. Ce qui me met en colère, c’est que la mesure actuelle rapporte plus qu’elle ne coûte, proteste M. Thiriez. Cela a coûté 47 millions d’euros en 2006 et 2007, tous sports confondus, et rapporté 138 millions d’euros sur la même période.
Grâce au DIC, les clubs paient mieux les joueurs, qui paient plus d’impôts ! Donc, l’Etat donne d’une main pour en reprendre plus d’une autre, poursuit M. Thiriez. Plafonner sur la base du salaire moyen, c’est contraire à l’esprit de la loi à l’origine du DIC qui visait à retenir les meilleurs joueurs, c’est-à-dire les Benzema, les Ben Arfa. Il faut le dire clairement, sans le DIC Benzema aurait quitté la France !, assure le président de la LFP.
Rapporteur du budget sport au Sénat, Michel Sergent est d’un autre avis. Il constate une dérive budgétaire considérable à la fois par le nombre d’athlètes qui peuvent y prétendre et par la hausse des revenus (+15% pour la saison 2008-2009 dans le football). Or, le budget du ministère des Sports n’augmente pas. Le dispositif actuel renvoie en effet au ministère des Sports le remboursement des charges sociales non perçues à l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale (ACOSS), au détriment, en particulier, des actions en faveur du sport pour tous. Selon le sénateur encore, le DIC n’améliore pas la compétitivité des clubs puisque les championnats concurrents continuent d’enrôler les meilleurs joueurs. Avec le DIC, l’avantage pour les clubs français ne serait que de l’ordre de 3 % de leur budget.
Et là où on confine à l’absurdité, c’est de dire, comme M. Sergent, que l’on n’a pas réussi à contenir l’exode des joueurs français, alors autant arrêter. Mais il faudrait plutôt augmenter l’exonération des charges, car cette saison, Nasri est le seul grand joueur qui est parti et Gourcuff, Makelele et Giuly sont revenus en France!, contre-attaque Frédéric Thiriez. C’est comme si M. Sergent nous disait, on n’a pas réussi à stopper l’hémorragie, alors autant enlever le garrot, conclut le président de la LFP.
Le DIC
Créée en 2004 pour aider les clubs professionnels à garder en France leurs meilleurs joueurs, le droit à l’image collectif (DIC) permet d’alléger les charges des clubs par le biais d’une rémunération à ce titre, sans charge, plafonnée à 30% du salaire.