Avant les images de joie et les bras levés vers le ciel des athlètes, les jeux Olympiques de Rio (5-21 août) renvoient des signaux négatifs. La population locale rejette la tenue des Jeux, les premiers de l’histoire en Amérique du Sud. Les dirigeants brésiliens ont failli dans le principe de l’acceptation sociale des JO.
A quelques encablures de la tenue des Jeux Olympiques, il est rare qu’une telle défiance se fasse sentir. Selon un sondage Datafolha, 50 % des Brésiliens désapprouvent la tenue des jeux Olympiques à Rio, qui commencent le 5 août. Il est vrai que le pays a d’autres chats à fouetter en ce moment entre crise économique et crise politique. Un Brésilien sur deux, le chiffre est énorme ! Le sondage, publié dans le journal Folha de S.Paulo, montre également que le nombre de Brésiliens opposés à la tenue de ces Jeux a doublé depuis une enquête similaire menée en 2013. Pour 63% des personnes interrogées (le sondage a été réalisé les 14 et 15 juillet auprès de 2.792 personnes), les Jeux feront plus de mal que de bien au Brésil.
Selon un sondage Ibope encore plus récent réalisé pour le quotidien Estadao de la ville de Sao Paulo, 60 % des Brésiliens pensent que les Jeux olympiques auront un impact négatif pour leur pays et seulement 32 % pensent que les JO seront bénéfiques.
L’opinion a beaucoup évolué au fil des années à cause des différentes crises car en 2014, juste avant la Coupe du monde de football, un sondage avait été réalisé et il n’y avait que 40 % de pessimistes pour 43 % de pessimistes. Le maire de Rio, Eduardo Paes, ne comprend pas un tel résultat : Les gens comprendront la grandeur des Jeux olympiques. La ville de Rio et sa population bénéficient déjà de l’héritage des Jeux, qui représentent un succès majeur pour la ville, une grande victoire.
Selon un autre sondage réalisé à la mi-mai et diffusé le 9 juin par le ministère brésilien des Sports, près de deux tiers des Brésiliens (65,9%) disaient approuver la tenue des JO.
Rio avait été choisie en tant que ville hôte des JO 2016 en 2009, quand le Brésil était en plein boom économique sous la présidence de Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010). Mais le plus grand pays d’Amérique latine (204 millions d’habitants) est entré en pleine récession au deuxième trimestre 2015, aggravée par la crise politique et un chômage record (11,2%). Les Jeux n’y sont pour rien, mais comme pour la Coupe du monde 2014, ils font office de bouc émissaire.