Avec le projet de loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques, la fameuse loi Macron, il y en a pour tous les goûts. Qualifié de loi fourre-tout par ses opposants, le projet de loi contient bien des surprises. Dont une disposition relative à la publicité à l’intérieur des stades. Explications.
Au milieu de la bagarre parlementaire sur le projet de loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques, un amendement est passé inaperçu. Les députés, contre l’avis d’Emmanuel Macron, autorisent l’installation de panneaux publicitaires de 12 mètres carrés dans les équipements sportifs de plus de 15 000 places, à l’instar de ce qui existe pour les bâches d’échafaudage des monuments historiques (les chiffres de 20 000 à 120 000 euros par mois sont cités comme source de revenu complémentaire pour les monuments ayant eu recours à des bâches publicitaires). Pour rappel, les publicités d’une superficie de 12 mètres carrés ou plus étaient interdites dans les stades d’au moins 15 000 places jusqu’ici. Le texte initial du ministre de l’Économie, Emmanuel Macron, ne prévoyait d’autoriser ces dispositifs publicitaires que pour les stades de plus de 30 000 places afin d’accompagner l’effort financier supporté par les collectivités territoriales dans la perspective de l’organisation de l’Euro 2016 de football. Non seulement, il n’aurait concerné que 12 stades implantés dans de grandes agglomérations, mais le texte aurait également mis de côté de nombreux sites et exclu notamment tous les stades de rugby sauf le seul dont la capacité excède 30 000 personnes. L’abaissement du seuil voté à l’initiative du député du Calvados Alain Tourret (PRG) conduit à l’éligibilité de 36 d’équipements sportifs supplémentaires sur le territoire. Cette nouvelle jauge donne plus d’ampleur à l’objectif de renforcement des capacités d’exploitation économique des principaux stades français, estime le député dans son amendement. La nouvelle disposition constitue une source de revenus complémentaire pour les gestionnaires de ces équipements afin d’en faciliter l’entretien et d’assurer leur viabilité économique.
Pas de bière avec alcool vendue dans les stades
L’exploitation des grands stades doit répondre à un modèle économique viable et mettre en avant les atouts de son attractivité, notamment en matière de promotion de l’évènement et de communication publicitaire générateurs de recettes pour les organisateurs, détaille le projet de loi.
Les députés ont en revanche rejeté un autre amendement d’Alain Tourret visant à autoriser la vente de bière à l’intérieur des stades et pas seulement autour des enceintes sportives. La grande bourgeoisie a des places réservées où on peut consommer des alcools forts alors que le bas peuple ne peut pas boire une bière !, a déploré le député.
Les villes concernées par la limite de 15 000 places
Angers, Annecy, Arles, Auxerre, Bastia, Bayonne, Béziers, Brest, Caen, Châteauroux, Clermont-Ferrand, Dax, Dijon, Grenoble, Guingamp, La Rochelle, Laval, Le Havre, Lorient, Metz, Monaco, Mont-de-Marsan, Montpellier, Nancy, Nîmes, Paris (avec le stade Jean Bouin notamment), Reims, Sochaux, Tarbes, Toulon, Toulouse, Tours, Troyes, Valenciennes.